Disparition de François Simon

« Je n’ai pas fait le CFJ… Eh oui, personne n’est parfait ». C’est ainsi, avec malice et dans un sourire, que François Simon se présentait aux nouveaux élèves, fraîchement admis, du Centre de Formation des Journalistes.
C’étaient les années 90. Au sein de l’école, il avait la lourde tâche d’enseigner les techniques rédactionnelles. Un rôle stratégique et essentiel. À lui, en effet, d’insuffler dès les premiers jours, l’exigence, la rigueur, le professionnalisme dont il allait falloir faire preuve. Un rôle qu’aimait jouer cet ancien rédacteur puis chef de service au Monde. Il y avait travaillé pendant plus de vingt ans, journaliste passionné, précis et éclectique, passant du sport aux informations générales ou à l’économie. Au CFJ, François Simon incarnait le savant mélange de la bienveillance et de l’exigence soucieuse du détail. Quand il relisait les papiers de ses élèves, il ne disait jamais « ce n’est pas bon » mais expliquait toujours comment faire mieux. Il animait la légendaire session de « journal école » comme un chef respecté mène une rédaction, dans un esprit d’ouverture et d’engagement, poussant chacun et chacune à, sans cesse, se dépasser. Et c’est toujours avec subtilité qu’il transmettait l’impérieuse nécessité de défendre l’indépendance de la presse et la place, si particulière, des journalistes dans notre démocratie.
François Simon laisse le souvenir d’un enseignant enthousiaste qui aura poussé, pendant dix ans, toute une génération de futurs journalistes à exercer avec générosité un métier dont il était profondément convaincu de l’utilité sociale.

François Simon nous a quittés le 31 octobre, à l'âge de 95 ans. Le Centre de Formation des Journalistes adresse ses pensées les plus sincères à sa famille, à ses proches et à toutes celles et ceux qui eurent la chance de le croiser dans le monde professionnel.