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RSF : la France se classe au 26e rang mondial en matière de liberté de la presse
L’édition 2021 du Classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF) démontre que le principal vaccin contre le virus de la désinformation, à savoir le journalisme, est totalement ou partiellement bloqué dans 73 des 180 pays évalués et restreint dans 59 autres, soit au total 73 % des pays évalués.
Le classement, qui fête ses 20 ans, évolue avec la mise en place de cinq indicateurs censés refléter la liberté de la presse dans sa complexité : contexte politique, cadre légal, contexte économique, contexte socioculturel et sécurité. En conséquence, l'ONG indique que les comparaisons avec les années précédentes "sont à manier avec précautions".
Bien que les données analysées concernent l'année 2020, Reporters sans frontières a pris en compte les événements récents dans le cadre d'une procédure exceptionnelle, notamment la guerre en Ukraine, "préparée par une guerre de la propagande". La Russie, où la situation est considérée comme "très grave", est ainsi 155e tandis que l'Ukraine se situe à la 106e place.
Au sommet du tableau, on retrouve les pays scandinaves, Norvège en tête, l'Irlande (6e), le Portugal (7e) ou encore le Costa Rica (8e). Parmi les moins bien classés, figurent notamment la Corée du Nord (180e), en queue de classement, suivie par l'Érythrée. La Chine figure à la 175e place.
La France, pointée du doigt dans le passé, dans un contexte de violences policières liées au mouvement des Gilets jaunes, regagne huit places cette année. Ce score est caractérisé par de bons résultats sur le plan légal et socioculturel, mais un contexte économique et sécuritaire jugé "problématique", selon RSF. La France se classe au 26e rang mondial en matière de liberté de la presse, selon une étude publiée mardi par Reporters sans frontières, qui évalue les conditions d'exercice du journalisme dans 180 pays.
À l'inverse, les Pays-Bas (28e), jusqu'ici considérés comme un "bon élève", perdent 22 places, le contexte sécuritaire y étant jugé "difficile" à la suite de l'assassinat de type mafieux du journaliste Peter R. De Vries.
Les journalistes sont confrontés à une “fermeture des accès” au terrain comme aux sources d’information, du fait ou au prétexte de la crise sanitaire. Seront-ils d’ailleurs rouverts après la fin de la pandémie, s'interroge RSF. L’étude montre une difficulté croissante pour les journalistes d’enquêter et de faire des révélations sur des sujets sensibles, en particulier en Asie et au Moyen-Orient, ainsi qu’en Europe.
Par exemple, face à la Covid-19, les présidents Bolsonaro au Brésil (111e, -4) et Maduro au Venezuela (148e, -1) ont fait la promotion de médicaments dont l’efficacité n’a jamais été prouvée par le monde médical : heureusement, des enquêtes comme celles de l’Agência Pública brésilienne ou des articles fouillés publiés par les derniers journaux indépendants vénézuéliens ont établi la vérité des faits. En Iran (174e, -1), les autorités ont renforcé leur contrôle sur l’information et multiplié les condamnations de journalistes pour mieux minimiser le nombre de décès liés à la Covid-19. En Egypte (166e), le pouvoir du président al-Sissi interdit tout simplement la publication de chiffres sur la pandémie autres que ceux du ministère de la Santé. Au Zimbabwe (130e, -4), le journaliste d’investigation Hopewell Chin’ono a été jeté en prison peu de temps après avoir révélé un scandale de détournement d’argent public dans l’acquisition de matériel destiné à lutter contre l’épidémie.
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